Dick Berckenkamp

Dans Spritz IV, issu de la série Radio Spritz, la traduction visuelle du mouvement atteint une dimension nouvelle, presque architecturale. Alors que les gestes circulaires caractéristiques de la série continuent d’animer l’arrière-plan, Spritz IV est structuré par une dynamique verticale et horizontale marquante. La méthode de travail distinctive—travailler la toile à plat de tous les côtés—aboutit ici à une composition où les flux de couleurs linéaires se superposent comme des signaux radio croisés.

Sur le plan stylistique, l’œuvre est ancrée dans la post-abstraction. La juxtaposition de traces de peinture en spray vaporeuses et de structures acryliques aux arêtes vives, presque en relief, crée une friction visuelle qui représente le « sampling » moderne de différents langages picturaux. Les impulsions verticales agissent comme des battements de mesure qui interrompent et réorganisent le flux horizontal des couleurs.

En laissant délibérément le fond clair apparent, les couleurs conservent leur luminosité maximale et agissent comme de pures ondes lumineuses. En fin de compte, Spritz IV est une partition visuelle de ce mouvement de ce qui est, en réalité, invisible pour l’œil humain. Comme l’œuvre ne possède pas d’orientation fixe, le spectateur est invité à relire sans cesse l’équilibre entre les signaux qui se croisent et à explorer l’interaction du son, du mouvement et de la lumière au sein même de l’image.